Arimanius - Ce dieu que nous retrouvons cité par Jufer & Luginbühl (2001) en tant que divinité celtique, et par Delamarre (2023) en tant que théonyme celtique(1). Bien que l'anthroponyme Arimanus soit attesté, et soit vraisemblablement celtique (*ari-man- : "qui va devant, qui est en tête"), est en fait la latinisation du dieu perse Ahriman, que nous retrouvons dans le monde romain antique dans le culte mithraïque.
(1) Il reconnait toutefois que ce nom est plutôt une adaptation du vieil iranien Ahriman.
Mithra et Arimanius, deux divinités romanisées que tout oppose, sont toutefois indissociables. Si le premier représente : le bien, la création, la lumière, la connaissance, la vie : autant le second représente : le mal, la destruction, les ténèbres, l'ignorance, la mort. L'aspect très négatif d'Arimanius fait qu'il est, contrairement à son homologue Mithra, très peu honoré.
À York (Yorkshire, Angleterre), l'inscription dédiée à Arimanius, découverte en 1874 sous les anciens remparts, se trouvent au pied d'une statue qui représente manifestement la divinité perse Ahriman. Les deux inscriptions de Budapest proviennent d'un mithraeum découvert dans l’antique maison d'un tribun militaire. À Ostia Antica (Latium, Italie), le nom d'Arimanius figure sur une architrave en marbre découverte en 1899, le même dédicant figure dans une inscription votive découverte à Ostia Antica dans un mithraeum. Un autel triangulaire en marbre mentionnant le dieu Arimanius a été trouvé en 1655 à la Porta San Giovanni (Colline de l'Esquilin, Rome, Latium, Italie), le lieu de découverte est également d'un mithraeum.
Ce théonyme, malgré qu'il soit assonant avec l'anthroponyme possiblement celtique Arimanus, n'a rien de celtique. Il s'agit d'une divinité chtonienne du culte de Mithra.