Gaulois et Galates participent aux batailles de Philippes [octobre -42]
Gaulois et Galates participent aux batailles
de Philippes (octobre 42 av. J.-C.)
L'implication des Gaulois et des Galates dans les batailles de Philippes (42 avant J.-C.) est évoquée par Appien dans son récit de la guerre civile qui a suivi l'assassinat de Jules César. Bien que l'historien grec ne consacre pas une grande partie de son ouvrage à ces peuples, il mentionne certaines forces étrangères qui ont joué un rôle dans les armées des deux camps, et en particulier dans l'armée de Brutus et Cassius, les républicains opposés à Marc Antoine et Octave.
Dans son récit, notamment dans la section où il décrit l'armée de Brutus, Appien fait référence à l'usage des troupes auxiliaires étrangères, parmi lesquelles figurent des Gaulois, des Lusitaniens, et des Thraces. Ces troupes avaient été intégrées dans les armées de Brutus et Cassius, qui cherchaient à compenser la faiblesse relative de leur soutien populaire en Italie, en recrutant des alliés de l'extérieur de Rome. Bien que les Gaulois et Galates soient souvent confondus dans l'imaginaire antique, il est important de différencier ces deux groupes.
Les Gaulois (au sens large, principalement des peuples celtiques de la Gaule) étaient réputés pour leur compétence militaire, particulièrement dans la cavalerie. Ces peuples avaient une longue histoire de conflits avec Rome, mais après la conquête de la Gaule par Jules César (51 avant J.-C.), certains groupes gaulois avaient commencé à servir dans les armées romaines comme mercenaires ou auxiliaires. Brutus, pour renforcer son armée, a fait appel à des cavaliers gaulois. Appien mentionne que Brutus avait environ 4 000 cavaliers dans son armée, qui comprenaient donc non seulement des Gaulois, mais aussi des Lusitaniens et des Thraces. Ces cavaliers étaient un atout précieux dans les batailles en raison de leur mobilité, mais aussi de leur bravoure et de leur expérience en combat. Ils auraient probablement joué un rôle crucial dans les premières phases des batailles de Philippes, notamment pour harceler l'armée ennemie et protéger les flancs.
Les Galates, quant à eux, étaient des Celtes qui s'étaient installés dans la région de l'Anatolie, en Asie Mineure, après avoir envahi cette zone au IIIe siècle avant J.-C. Les Galates étaient connus pour leur hardiesse au combat et avaient des liens avec Rome, bien qu'ils ne soient pas intégrés de manière systématique dans les armées romaines jusqu'à la période de la guerre civile. Ils avaient déjà fait partie de nombreuses alliances militaires et avaient servi Rome à plusieurs reprises, soit comme mercenaires, soit comme alliés dans des batailles importantes. En 42 avant J.-C., les Galates étaient probablement aussi présents dans les armées de Brutus et Cassius. Ils représentaient un autre type de force auxiliaire, non pas en tant que cavalerie comme les Gaulois, mais plus probablement dans des rôles de soutien, d'infanterie légère ou dans des forces de flanquement. Leur participation dans l'armée républicaine augmentait la diversité tactique de l'ensemble de la force, en apportant des unités expérimentées dans des styles de combat différents de ceux des Romains.
Lors des batailles de Philippes, les armées de Brutus et Cassius ont combattu contre celles de Marc Antoine et Octave (les triumvirs). Bien que les forces de Brutus aient été renforcées par des alliés étrangers comme les Gaulois et les Galates, ces troupes n'ont pas suffi à renverser la balance en faveur des républicains. Appien décrit les batailles comme étant marquées par des manoeuvres complexes et des engagements sur deux jours. Le manque de coordination et l'infériorité numérique de l'armée républicaine ont conduit à une défaite décisive. Les Gaulois et les Galates, bien que des combattants expérimentés, n'ont pas pu compenser les avantages tactiques et stratégiques des forces d'Antoine et Octave, qui étaient mieux équipées et plus nombreuses.
Sources littéraires antiques
Appien, Guerres civiles, IV, 88 : "Brutus et Cassius, pensant que l'ennemi n'avait pas pris cette position pour leur fermer le passage s'en allèrent vers la Thrace au lieu de la Macédoine pour faire des provisions; ils marchèrent vers Aenus et Maronea d'où ils allèrent vers Lysimacheia et Cardia qui entourent l'isthme de la Thrace Chersonèse comme des portes. Le jour suivant, il arrivèrent au golfe de Mélas. Là, ils passèrent en revue leur armée qui contenait en tout dix-neuf légions. Brutus en avait huit et Cassius neuf, aucune à pleins effectifs, ils avaient deux légions aux effectifs presque complets, de sorte qu'ils avaient environ quatre-vingts mille fantassins. Brutus avait quatre mille cavaliers gaulois et lusitaniens, sans compter deux mille Thraces, Illyriens, Parthes et Thessaliens. Cassius avait deux mille cavaliers espagnols et gaulois et quatre mille archers à cheval arabes, mèdes et parthes. Les rois alliés et les tétrarques des Galates en Asie le suivaient avec de nombreuses troupes auxiliaires d'infanterie et environ cinq mille chevaux."