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Igaedus - L'inscription AE 1967, 137 mentionne Igaedo comme destinataire d'un voeu (votum solvit libens animo), accompli par une dédicante au nom latin (Caetronia Vitalis). Cela suggère qu'Igaedus était perçu comme une entité sacrée, très probablement une divinité locale.

L'inscription provient du territoire de la Civitas Igaeditanorum (var. Egitania), population d'origine lusitanienne. Si l'onomastique régionale comporte de nombreux noms d'origine celtique, Igaedus ne semble pas explicable par le celtique : Delamarre (2003, 2019) ne relève aucun radical iged- ou egit- susceptible d'être rattaché à une racine celtique connue.

Ainsi, Igaedus ne serait pas celtique au sens strict, mais doit être rapproché directement du nom de la cité (Igaeditana), selon un modèle fréquent dans les provinces romaines (ex. Nemausus pour Nîmes, Vasio pour Vaison-la-Romaine, Vesunna pour Périgueux). Il s'agirait donc d'un théonyme local, sans doute dieu éponyme ou protecteur de la communauté.

J. C. Olivares Pedreño (2002) écrit : "Finalement, il existe des autels offerts à des dieux dont nous ne connaissons pas le nom, mais dont nous connaissons les épithètes : Tameobrigo, Brigo, Durbédico et Igaedo.. Cela laisse entendre qu'il s'agit bien d'un autel votif, et qu'Igaedo constitue ici l'épithète d'une divinité dont le nom principal n'est pas conservé - probablement en raison d'une lacune épigraphique, bien que l'Année Épigraphique ne semble pas signaler de lacune particulière sur cette inscription. L'interprétation pourrait donc être comprise comme : "au dieu (de/?) Igaeditana". Dans cette perspective, Igaedo ne serait pas le nom du dieu lui-même, mais un épithète topique, indiquant un dieu tutélaire associé à la cité des Igaeditani.

On ne peut exclure que le nom de la cité (Igaeditani) dérive originellement d'une ancienne divinité locale, Igaedus. Dans ce cas, le théonyme représenterait la forme première, le gentilé constituant une formation secondaire en -tani ("ceux du/dépendant de Igaedus"). Toutefois, cette hypothèse demeure indémontrable en l'état actuel des connaissances : elle n'est étayée ni par des données antérieures à la romanisation, ni par une étymologie assurée du nom. Cette absence de fondement linguistique et chronologique impose la plus grande prudence dans l'interprétation (Patrice Lajoye pour l'Arbre Celtique).