Unelles / Vénelles - Peuple de la Gaule celtique que Jules César considérait comme une des composantes des Armoricains. Cet ethnonyme apparaît sous les formes Venellos(César, Guerre des Gaules, II, 34 ; III, 11 ; VII, 75) et in fines Venellorum (César, Guerre des Gaules, III, 17), Venelli (Pline, Histoire naturelle, IV, 107), Οὐενέλλων (var. Οὐενέλλιν) et Οὐενελλοὶ (var. Οὐενελοὶ) (Ptolémée, Géographie, II, 8, 2, puis II, 8, 5). En dépit de ces attestations concordantes, cet ethnonyme a été francisé en "Unelles", plutôt qu'en "Vénelles". Initialement, le territoire de la cité des Unelles couvrait l'ensemble de la péninsule du Cotentin et des îles Anglo-Normandes, il correspondait donc aux anciens diocèses de Coutances et d'Avranches (avant 1790). Leur métropole a été Crouciatonum (Carentan), avant d'être transférée à Cosedia (Coutances).
Après la conquête romaine, les Unelles furent intégrés à la province de Gaule lyonnaise lors de la réorganisation la Gaule transalpine par Auguste (27 av. J.-C.) (Pline, Histoire naturelle, IV, 107). Aussi, entre la fin du Ier s. av. et le début du Ier s. ap. J.-C., la cité des Unelles fut amputée de la portion méridionale de son territoire, laquelle fut élevée au rang de cité ; la cité des Abrincates. Tout porte à croire qu'avant la conquête romaine, les Abrincates constituaient un des pagi de la cité des Unelles.
Lors de la réforme provinciale de Dioclétien (dernière décennie du IIIe s. ap. J.-C.), la cité des Unelles intégra la nouvelle province de Lyonnaise seconde. Le nom de Cosedia s'est progressivement transformé en Constantia (Coutances). Les cité des Unelles changea progressivement de nom pour prendre celui de sa métropole. Ainsi, au IVe-Ve s. ap. J.-C., elle fut dénommée ciuitas Constantia "la cité de Constantia" (Coutances) dans la Notice des Gaules.
César, Guerre des Gaules, II, 34 :"Dans le même temps, César fut informé par P. Crassus, envoyé par lui, avec une seule légion, contre les Vénètes, les Unelles, les Osismes, les Curiosolites, les Esuvii, les Aulerques, les Redons, peuples maritimes sur les côtes de l'Océan, qu'ils s'étaient tous soumis au pouvoir du peuple romain."
César, Guerre des Gaules, III, 11 :"Il envoie son lieutenant T. Labiénus avec de la cavalerie chez les Trévires, peuple voisin du Rhin. Il le charge de visiter les Rèmes et autres Belges, de les maintenir dans le devoir et de s'opposer aux tentatives que pourraient faire, pour passer le fleuve, les vaisseaux des Germains que l'on disait appelés par les Belges. Il ordonne à P. Crassus de se rendre en Aquitaine, avec douze cohortes légionnaires et un grand nombre de cavaliers, pour empêcher ce pays d'envoyer des secours dans la Gaule, et de si grandes nations de se réunir. Il fait partir son lieutenant Q. Titurius Sabinus, avec trois légions, chez les Unelles, les Coriosolites et les Lexovii, pour tenir ces peuples en respect. II donne au jeune D. Brutus le commandement de la flotte et des vaisseaux gaulois, qu'il avait fait venir de chez les Pictons, les Santons et autres pays pacifiés, et il lui enjoint de se rendre au plus tôt chez les Vénètes, lui-même en prend le chemin avec les troupes de terre."
César, Guerre des Gaules, III, 17 :"Tandis que ces événements se passaient chez les Vénètes, Q. Titurius Sabinus arrivait sur les terres des Unelles avec les troupes qu'il avait reçues de César. Viridovix était à la tête de cette nation et avait le commandement en chef de tous les états révoltés, dont il avait tiré une armée et des forces redoutables. Depuis peu de jours les Aulerques Éburovices et les Lexovii, après avoir égorgé leur sénat qui s'opposait à la guerre, avaient fermé leurs portes et s'étaient joints à Viridovix."
César, Guerre des Gaules, VII, 75 :"Il fut réglé que les divers états fourniraient, savoir les Héduens, avec leurs clients les Ségusiaves, les Ambivarétes, les Aulerques Brannovices, les Blannovii, trente-cinq mille hommes ; les Arvernes avec les peuples de leur ressort, tels que les Eleutètes, les Cadurques, les Gabales, et les Vellavii, un pareil nombre ; les Sénons, les Séquanes, les Bituriges, les Santons, les Rutènes, les Carnutes, chacun douze mille ; les Bellovaques, dix mille ; les Lémoviques, autant ; les Pictons, les Turons, les Parisii, les Helvètes, huit mille chacun ; les Ambiens, les Médiomatrices, les Petrocorii, les Nerviens, les Morins, les Nitiobroges, chacun cinq mille ; les Aulerques Cénomans, autant ; les Atrébates, quatre mille ; les Véliocasses, les Lexovii, les Aulerques Eburovices, chacun trois mille, les Rauraques avec les Boïens, mille ; vingt mille à l'ensemble des peuples situés le long de l'Océan, et que les Gaulois ont l'habitude d'appeler Armoricains, au nombre desquels sont les Curiosolites, les Redons, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices, les Unelles."
Pline, Histoire naturelle, IV, 107 :"La Gaule Lyonnaise renferme les Lexoviens, les Véliocasses, les Calètes, les Vénètes, les Abrincatuens, les Ossismiens ; la Loire, fleuve célèbre ; une péninsule remarquable qui s'avance dans l'Océan, à partir des Ossismiens, dont le tour est de 625.000 pas, et dont le col a 125.000 pas de large ; au-delà de cette péninsule, les Namnètes ; dans l'intérieur, les Éduens, alliés, les Carnutes, alliés, les Boïens, les Sénons, les Aulerques surnommés Éburoviques, et ceux qui sont surnommés Cénomans ; les Meldes, libres ; les Parisiens, les Tricasses, les Andécaves, les Viducasses, les Bodiocasses, les Venelles, les Coriosuélites, les Diablintes, les Riedons, les Turons, les Atésuens, les Ségusiaves, libres, dans le territoire desquels est Lyon, colonie."