Tavianus - Le nom de cette divinité est attesté par une inscription découverte en Autriche, et par deux inscriptions découvertes en Roumanie, où il est dans les trois cas assimilé à Jupiter. Bien que nous pouvons reconnaitre un thème *tavo- (silencieux, tranquille) dans son nom. Un silence bien surprenant pour un Jupiter qui a plutôt la réputation d'être tonitruant. C'est peut-être Strabon (Géographie, XII, 2) qui nous fournit la clé de l'énigme. Les Trocmes avait pour forteresse, une ville nommée Tavium possédant une enceinte consacrée à Jupiter, ainsi qu'une statue colossale du dieu. Or, l'une de ces inscriptions fait justement référence aux Galates. Tavianus serait dans ce cas, le Jupiter de Tavium, et non un bien étrange Jupiter rendu aphone.
Strabon, Géographie, XII, 2 : "Ce sont les Trocmi qui occupent la partie de la Galatie contiguë au Pont et à la Cappadoce, laquelle se trouve être en même temps la partie la plus fertile de la contrée. Elle contient trois places principales, dont les Trocmi ont fait trois forteresses : la première, nommée Tavium, est le grand marché du pays et possède, avec une enceinte consacrée à Jupiter et jouissant du droit d'asile, une statue très célèbre du dieu, statue en airain et de dimensions colossales.
"À Jupiter Tavianus, très bon, très grand, Caius Iccius Cassius, Centurion de la Legio XIIII Gemina, a fait poser cet autel."
Alba Iulia (CIL 03, 1088) I(OVI) O(PTIMO) M(AXIMO) TAVIANO ET DIS DEABVSQVE PRO SALVTE (ET) VICTORI[A] DOMINI N(OSTRI) SANCTISSI[MI] [T]AVIANVS(?) AVG(VSTI) LIB(ERTVS) SVBPRO(CVRATOR) AVRARI A[R(VM)] V(OTVM) S(OLVIT) A(NIMO) [L(IBENTER)]
Cluj-Napoca (CIL 03, 860) I(OVI) O(PTIMO) M(AXIMO) TAVIANO PRO SALV(TE) IMP(ERATORIS) ANTONINI ET M(ARCI) AVRELI CAES(ARIS) GAL[AT]AE CONSISTENTES MVNICIPIO POSIERVNT
Sources
• E. Condurachi, "Le syncrétisme religieux en Dacie", in Les Syncrétismes dans les religions de l'antiquité, 1975
• Patrice Lajoye pour l'Arbre Celtique
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique